Le respect n’est pas un vain mot dans notre discipline préférée, tant l’airsoft a souffert et souffre encore de certains clichés gratuits. A cet égard, l’airsoft partage une similitude avec les amateurs de rave party. Hélas, les deux mondes se sont entrechoqués en date du 31 décembre dernier…
Avant toute chose, un rappel des faits s’impose. Dans la nuit du 31 décembre 2011 au 1er janvier 2012, s’est déroulée une rave party regroupant un millier de teufeurs dans un bâtiment longeant la RD 2007 à Mormant-sur-Vernisson, en bordure de Montargis (Loiret). A l’issue de cet événement, des dégradations conséquentes (bris de glace, destructions de murs etc.) ont pu être constatées à l’intérieur du dudit bâtiment et du terrain environnant, sans oublier des actes de vandalisme (excréments, inscriptions, ordures etc.). Tels sont les faits - qui sans être excusables - ne sont hélas pas inhabituels lors de réunions de masse autres que des raves.
Cependant, le bât blesse lorsque l’on apprend que ledit terrain est en fait une propriété privée entourée d’une clôture et dont les accès sont cadenassés. Pour pénétrer, il a donc fallu recourir à la force, et meuleuse à l'appui s'il vous plaît ! En droit français, cela s’appelle une violation de domicile, caractérisée et manifestement préméditée du fait de l’outillage utilisé. D’ailleurs, des dégradations avaient déjà été constatées la semaine précédente la triste nuit… Actes d’autant plus incongrus qu’ils se sont déroulés sans intervention des forces de l’ordre, pourtant présentes autour du site après avoir dirigé les teufeurs sur les lieux depuis la gare de Montargis…
Cette propriété fait en outre l’objet d’une location, avec contrat ad hoc, auprès de plusieurs teams d’airsoft du Loiret (LTB45, FTFAM, EGA45, Spectres d’Orléans…). Ces dernières ont depuis un an sacrifié sueurs et deniers pour rénover le bâtiment et organiser leurs OP CQB dans un cadre sécurisé. Aujourd’hui, tout ou presque est détruit. De quoi susciter un courroux bien compréhensible des airsofteurs, d’autant que depuis l’incident, le propriétaire des lieux a demandé aux équipes de suspendre leurs activités… Une plainte a donc été déposée. "Nous ne nous laisserons pas faire. Nous irons jusqu'au bout" prévient Antonio Da Silva des LTB45, qui dans ce malheur peut compter sur une belle solidarité. "Nos recevons de nombreux soutiens, notamment de personnes qui ne connaissent absolument rien de l'airsoft mais qui sont scandalisées" ajoute-t-il.
Depuis, les esprits se sont passablement enflammés. Aux premières heures, l’émotion a pris le pas sur la raison, notamment sur Internet où les tensions se sont avivées. La presse locale s'est également emparée du sujet. Un dialogue s’est toutefois installé entre airsofteurs et teufeurs, dont certains sont venus spontanément aider à nettoyer les exactions des autres. Une réunion se tiendra ce dimanche en présence de représentants des deux communautés ainsi que du chef de la gendarmerie de Bellegarde pour tenter d’aplanir le différend mais également obtenir des réponses quant aux responsabilités des uns et des autres.
Nous vous tiendrons bien entendu informés de l'évolution de la situation. Il n'est nullement ici question de stigmatiser les actes de quelques uns aux dépens d'une majorité. Nous nous y refusons, respect d'autrui oblige. Toutefois, les faits sont là, graves et aux conséquences fâcheuses. Nous vous invitons donc à manifester, par solidarité si chère à notre discipline, votre soutien moral à nos amis airsofteurs.
